Les mercredis de la chapelle pol
Quel plaisir nous avons eu d’aller donner deux concert à la Chapelle Pol à Brignogan-Plage ! La chapelle a poussé au milieu de rochers aux formes improbables. Simple nef toute blanche, vitraux modernes d’une grande beauté et une acoustique de rêve, chapelle vide comme chapelle pleine. Et dans ce lieu magique se tient chaque mercredi de l’été, et ce depuis 25 ans, un festival, et quel festival ! Le public ne s’y trompe pas : en bavardant à la sortie des concerts certains spectateurs nous ont dit qu’ils réservaient dès le mois de février et qu’ils venaient tout voir.
Nous ne résistons pas à remettre ici les bons mots que Gabrielle Coat, qui nous assure la présidence et nous a chaleureusement reçues, a laissés sur Facebook. (Pour y aller l’an prochain tout sera là.)
« Nuit d’été » à la chapelle Pol le 31 juillet
Un voyage né d’une interdiction de se déplacer : un voyage dans le temps – de la musique de la renaissance à des compositions contemporaines – et dans l’espace – de la Finlande à l’Italie en passant par l’Argentine, l’Estonie ou les USA …
Les années COVID et leurs restrictions de déplacement ont amené les musiciennes à sortir de leur schéma habituel de fonctionnement – rejoindre ailleurs d’autres musicien(ne)s spécialistes de la même époque – pour construire autour d’elles des rencontres inédites entre instruments pour des concerts innovants.
On avait déjà entendu l’an dernier à la chapelle Pol un trio étonnant et détonnant formé d’un violoncelle, d’un tuba et d’un basson, cette fois c’était bandonéon, clarinette basse et violon en plus de la voix pour de belles mélodies qui ont enflammé la chapelle.
Deux programmes différents à 18h et à 20h, l’occasion de découvrir des ambiances différentes.
« Retour de plage » à 18h qui débute par un air polyphonique de la Renaissance au temps de François 1er, et l’invitation à aller « écouter les merles, siffler » au son des belles voix claires et chaleureuses de Camille Aubret et de Emmanuelle Huteau, et se poursuit par une émouvante berceuse kabyle. Une balade en forêt composée par Kristina Kuusisto invite à se promener dans une ambiance légère mais déjà mystérieuse jusqu’au moment où le rythme accélère et entraîne le chaos avant un retour à un nouveau calme que maintenant on sait fragile. Schumann, Piazzolla, rien ne leur résiste y compris une version déchaînée de « Czardas » de Monti…
Tant de talent et d’ardeur remis en scène pour un deuxième concert à 20h – « Vagues nouvelles » – sur un choix de pièces plus méditatives notamment de Philip Glass et d’Arvo Pärt qui ont permis aux artistes d’exprimer leur virtuosité et de transmettre leur émotion.
Un instrumentarium original basé sur le postulat que le bandonéon peut tout jouer – et surtout bien autre chose que des tangos – a conquis le public complètement séduit par les envolées aériennes de l’archet de Camille Aubret au violon et les profondeurs émouvantes des sons de la clarinette basse d’Emmanuelle Huteau.
La chapelle Pol a encore une fois affiché deux fois complet pour les concerts de 18h et de 20h, un enthousiasme et une fidélité qui s’affirment chaque année davantage pour une programmation ambitieuse.